Restauration de l’Ordre au XIXe siècle

La politique antireligieuse de l’empereur Joseph II et la Révolution française avaient mis mal l’ordre de Prémontré. Des deux cents maisons qu’il comptaient à la fin du XVIIIesiècle, peut être en restait t’il une vingtaine. Si les maisons d’Europe centrale ( Autriche, Hongrie, Bohême) avaient pu échapper au désastre, le reste de l’Ordre était anéanti. D’autant plus remarquable est la restauration des maisons belges ou françaises au XIXesiècle. Des seize anciennes abbayes prémontrés des Pays Bas méridionaux, quelques unes purent se restaurer, à partir de 1830, quand la Belgique se déclara indépendante. En 1834, on décida de redonner vie à cinq de ces abbayes : Averbode, Park, Grimbergen, Tongerlo et Postel. Les quelques survivants de la Révolution étaient âgés, mais ils reprirent la vie conventuelle avec courage et les noviciats rouvrirent.

 

Abbaye d’Averbode ( Belgique)

 

 

 

En  France , où la vie religieuse n’était pas prévue par le régime concordataire, refonder l’Ordre s’avérait plus difficile. Il fallut attendre le Second Empire pou deux tentatives simultanées : en 1858, l’abbaye de Grimbergen envoya quatre pionniers en Normandie pour restaurer l’abbaye de Mondaye, tandis qu’en Provence, un ancien trappiste, Edmond Boulbon (1817-1883), créait de toutes pièces une « primitive observance de l’Ordre de Prémontré » à Saint Michel de Frigolet. Sous la direction de Marie Odiot de la Paillonne, une branche féminine française de l’Ordre fut restaurée à Bonlieu (Drôme) en 1871. Ces trois maisons connurent un beau succès, même si les expulsions de 1880 et celles de 1903, par une république anticléricale, allaient mettre en danger leur existence.  Lors de leur exil en Belgique, les trois trouveront refuge respectivement à Bois-Seigneur-Isaac, à Notre-Dame de Leffe (Dinant) et à Grimbergen. Mais il fallait encore faire l’unité des ces maisons restaurées avec les autres maisons de l’Ordre subsistant en Europe. Or, depuis la fermeture de l’abbaye de Prémontré, il n’existait plus d’abbé général. Une réunion de quelques prélats de l’Ordre, tenue à Vienne (Autriche) en 1869, fit de l’abbé Jérôme Zeidler de Strahov un abbé général. Un vrai chapitre général eut lieu à Vienne en 1883 et réunit une quinzaine de prélats. L’Ordre restauré dans sa dimension internationale, reprenait vie doucement.

 

 

Un des vitraux mis en place de 1905 à 1908 par les prémontrés de Mondaye

                                              lors de leur exil en 1903 .

                                             La vierge donnant l’habit blanc à Norbert qui porte un habit marron.

                            

 

 

         

Auteurs: Martine Plouvier :Présidente du CERP ,  Frère Dominique Marie Dauzet :Abbaye de Mondaye , Cécile Souchon : CERP

 

      

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