Dans la continuité de la restauration de l’Abbaye des Prémontrés, c’est maintenant le tour de La Croix de Lahonce d’être l’objet de soins, prodigués par un artisan local, le Lahonçais Daniel Placé.
Si, sur les cartes géographiques, elle est moins bien indiquée que la Croix de Mouguerre, son histoire cependant mérite d’être connue.

Un peu d’Histoire

Au cours des trois premiers siècles de l’Eglise, l’emblème des chrétiens n’était pas la croix mais l’image du Bon Pasteur. C’est Constantin qui fit construire la première croix monumentale, une croix en or sur le mont Golgotha. Saint Jean Chrysostome déclare que la croix, jadis supplice infamant, est devenue le plus saint des emblèmes. Elle peut dès lors se développer dans le monde chrétien. On assiste à une multiplication des croix à partir de 1095, date à laquelle le Concile de Clermont établit que le droit d’asile est étendu aux croix de chemins qui ont alors un double rôle de guide et de protection.

La Croix de Lahonce,  croix de chemin.

La Croix de Lahonce est située au centre du Bourg, au carrefour de l’avenue de l’Abbaye et du chemin de Barandeguy. A cet emplacement, il y avait déjà la Croix du temps des Prémontrés. Les chanoines de l’Abbaye l’avaient placée là, sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle par la voie du Baztan, comme balise vers l’Abbaye qui offrait protection, soins et repos aux pèlerins. Elle perdure depuis des siècles à cet emplacement, pieusement et solennellement remplacée, grâce aux dons des paroissiens, chaque fois qu’elle menaçait de tomber au fur et à mesure que l’usure du temps et les intempéries avaient raison du bois dont elle était faite, Elle a toujours fait partie de la vie du bourg. Pendant les processions ou les rogations, elle servait de pause : le curé de Lahonce en tête, muni en plus d’une croix processionnelle, s’y arrêtait pour bénir les prés et les champs, appelant de belles récoltes. La Croix de Lahonce actuelle n’est plus en bois mais en ciment sur lequel est fixé un Christ grandeur nature en métal. Elle a remplacé en 1949 l’ancienne Croix en mauvais état, en profitant de la venue d’une Mission prêchée dans la paroisse, et qui a érigé au Bois de la Vierge une croix semblable, en ciment.

Rôle de cette Croix aujourd’hui

Les croix nues des premières églises étaient glorieuses. C’étaient des croix de lumière, signe de résurrection. Lorsqu’on commença à représenter le Christ sur la croix, il y était comme Le Ressuscité, dans l’habit du grand prêtre. Au Moyen-âge, les misères des populations incitèrent à représenter Jésus, solidaire des  souffrances humaines. De symbolique, l’image devint réaliste. Elle l’est encore actuellement, pour un grand nombre. Mais le temps est venu de retrouver le regard des premiers chrétiens, et d’entrevoir à nouveau, à travers Jésus souffrant,  le Christ Ressuscité et glorieux sur les croix de nos églises. Reprenons conscience que l’homme défiguré sur la Croix et le Seigneur lumineux sur le Thabor,  ne font qu’un !Alors, la Croix de chemin sera un rappel du chemin vers Dieu le Vivant !

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